On considère généralement que la persévérance est une qualité. Bien sûr ! Car elle permet de traverser l’adversité pour mener à terme ses projets.
Mais lorsque la situation générale est tendue, difficile, pendant les phases complexes de changement de vie, une question revient : où se trouve la frontière entre persévérance et entêtement ?
Lorsqu’on démarre un projet quelquesoit sa nature, il faut engager de l’énergie. Il y a fort à parier que l’on rencontrera des obstacles, c’est normal. Certains étaient connus d’avance on s’y était préparé, et d’autres apparaissent au fil du temps. Pour les résoudre, nous devons mobiliser toutes nos ressources en compétences, en analyse de situation, en savoir être. Et demeurer pendant tout ce temps engagé vers notre but. Parfois, souvent, nous devons ajuster le projet à la « réalité du terrain ». Cela peut vouloir dire décaler l’agenda dans le temps ou revoir la nature structurelle même des objectifs, de façon à adapter notre action à cette réalité.
Tout ceci demande d’avoir évidemment des compétences à la hauteur de nos ambitions et un moral à toute épreuve couplé à une résilience que rien n’atteint.
Mais…. Parfois, certaines personnes s’entêtent au-delà de la raison, quand des signes précurseurs de l’échec apparaissent. Et nous allons voir quels sont ces signes sur le plan énergétique.
Il est toujours désolant de devoir abandonner un projet pour lequel on a déjà dépensé de l’énergie et toutes sortes de ressources. Mais parfois c’est la meilleure solution.
Seulement comment, dans ce contexte, s’apercevoir si l’on est persévérant, résilient, obstiné ou entêté ?
Ma réponse est, bien sûr, celle de l’énergéticienne. La nature nous offre une palette immense d’outils pour mener à bien nos actions. Parmi elles il y a les ressentis, qui se traduisent par des manifestations sensorielle physiques.
Lorsqu’on est « sur le bon chemin », « sur la bonne voie », l’énergie s’auto produit et s’auto alimente. L’enthousiasme, la joie, la capacité physique à implémenter et délivrer le projet sont quasiment constants, quelque soient les obstacles. Il y a en fait plus d’énergie positive que d’énergie négative en abordant les difficultés. Ce qui a pour résultat de donner un ressenti de facilité à la persévérance. C’est presque une sorte d’inconscience, vu du point de vue des autres. Les difficultés que notre entourage envisage avec peur, nous apparaissent ridiculement petites, parfois même invisibles, tant l’énergie est puissante. C’est un sentiment subjectif et c’est en cela qu’il est pour nous un signe à interpréter.
En revanche, quand l’angoisse, la fatigue et même l’épuisement se manifestent, c’est la plupart du temps signe que l’on « n’est pas sur la bonne voie ». Car l’énergie absorbée par les obstacles dépasse celle de la résilience et de l’enthousiasme.
Faut-il continuer ? Va-t-on y arriver ?
C’est toute la complexité de la situation. Car c’est vrai, par l’entêtement, on pourra, en se vidant de ses ressources, parvenir au but. Mais si ce but était erroné pour notre bien-être, alors les obstacles continueront à survenir, à nous épuiser et nous laisser exsangue. On pourra aussi, tout près du but, s’effondrer brutalement dans l’amertume, la déception et la dépression.
Viendront alors les litanies telles que « je n’ai pas été assez persévérant » ou « je suis trop faible »…. On aura honte de donner l’impression de baisser les bras, devant l’opinion des autres et leurs quolibets ou leur condescendance. Et pour éviter ces affronts on va non plus persévérer… Mais s’entêter ! Bien qu’intérieurement, ces sensations, ces intuitions nous avertissent que l’échec n’est pas loin, même s’il prend l’apparence d’une réussite, qui ne tiendra pas.
Rebrousser chemin quand on ressent cette boule dans le ventre ou dans le plexus, n’est pas une erreur, ni une faiblesse. C’est même le contraire, c’est une marque d’intelligence ! C’est comprendre les signes de la nature qui nous explique, dans son langage sensitif absolument bienveillant et salutaire, que nous faisons fausse route.
Bien sûr, il ne faut pas confondre les craintes légitimes et sensées engendrées par une situation inconnue, avec les angoisses profondes qui serrent le ventre, et qui elles, sont un phrasé d’alerte rouge. Pour différencier ces manifestations en nous, il faut être à l’écoute de notre corps et comprendre son langage. Cela se travaille et s’apprend, comme on apprend une langue et sa syntaxe.
Dans une société qui valorise la douleur, la souffrance, le petit ego mal placé, la susceptibilité, on a oublié d’écouter ces signes de bon sens. Et on a tendance à confondre persévérance et entêtement. « La grenouille qui se veut faire aussi grosse que le bœuf » nous disait Jean de Lafontaine !
Etre persévérant et résilient c’est aussi obéir à cette « intuition » faite de sensations physiques qui nous disent à quel moment nous basculons de la noble persévérance au stupide entêtement.
Le monde des énergies est là pour nous, c’est une ressource à prendre en compte dans ces phases de changements. Non seulement il nous montre la voie, mais il nous fait grandir. Car si ignorer nos limites est une parfaite démonstration de fatuité, les connaitre est la seule façon de les dépasser.