Il faut toujours voir le côté positif d’une situation. Pourquoi ? Parce que cela améliore « le moral », cette sensation qui fait sens, qui facilite la pensée et l’action.
La pandémie aura mis en lumière un aspect que les « médecines douces » ou les arts martiaux connaissent bien, l’importance des émotions et de la psyché sur la santé et sur les performances du corps. Il devient nécessaire de modifier le paradigme et proposer d'autres solutions.
Après un an des restrictions, de peurs, de dé-socialisation, la médecine conventionnelle semble prendre conscience que l’être n’est pas seulement un amas de cellules et d’organes mais une créature holistique dont chaque partie est « habité » par un esprit, des émotions, des états psychologiques.
On pensait – et certains semblent toujours le croire – que l’esprit n’habite que le cerveau. Mais on découvre que les émotions, les ressentis, « le moral », se répandent dans nos cellules, dans nos organes. Quand bien même seraient-ils « produits » par le cerveau, ils suivent des trajets nerveux, via des neuro-transmetteurs, des hormones, des bactéries, et informent notre corps physique puis s’y installent. Lorsque j’ai écrit mon livre « Pratiquer le Reiki », je me suis penchée sur l’histoire et les traditions du Japon parmi lesquelles le Shintoïsme. Dans cette culture, l’esprit habite le corps. Ainsi, en agissant sur l’un on affecte l’autre. Tout ceci a l’air parfaitement clair et évident. Pourtant, notre médecine conventionnelle est tout juste en train de prendre cette réalité en considération. Certains veulent l’appeler « un effet placebo ». Mais ça n’a rien de placebo, c’est une fonctionnalité inhérente à la vie : l’esprit affecte la matière dans sa systémie. C’est ce qui différencie la vie d’un amas de cellules dans une boite de pétri.
L’esprit et le corps ne font qu’un. C’est pourquoi n’agir que sur les organes et non sur l’ensemble, s’avère insuffisant. Et dans ma pratique je le constate chaque jour. Les maladies semblent guéries, mais l’énergie n’est plus là, la déprime n’a pas disparu. La motivation, le courage, l’envie, sont affaiblies. Parce qu’on a omis de prendre soin de la dimension holistique du malade. On a traité ses organes, mais on a négligé sa psyché et ses émotions, comme si cela n’existait pas ou n’avait pas d’impact sur sa santé globale. On a finalement réduit l’être à un robot, un amas cellulaire. Or les personnes ont besoin d'une écoute bienveillante, qui prenne en charge leurs états psychiques et émotionnels. Ils ont besoin de réponses à ce qui pour eux reste "un mystère" - leur esprit - dans une culture qui élude ces dimensions. Ils ont besoin pour être en bonne santé, en forme, créatifs, actifs, que leurs émotions soient intégrées dans les soins qu'on leur propose.
On s’aperçoit au final qu’il faut en même temps agir sur l’esprit.
Les confinements semblent avoir massivement révélé cette dimension : les personnes déprimées n’ont plus d’énergie, leur corps s’affaiblit. Cela a pour conséquence de laisser libre cours à la maladie. Peut-être bien que cela fera la fortune des marchands de médicaments ? Pas pour longtemps en tous cas. Parce que des peuples déprimés et malades ne survivront pas longtemps. Ils ne participeront pas à la croissance, à l’économie, au dynamisme des nations.
Pour le moment la dimension holistique de la médecine pointe tout juste son nez dans une médecine intégrative qui commence à comprendre que la vie n’est pas une simple juxtaposition d’organes et de fonctions mais un système entier. Et ce système est encore plus vaste que notre personne. Encore une fois, cette pandémie semble nous en faire prendre conscience. L’impact de l’équilibre des echosystèmes agit directement sur notre santé et notre devenir. L'hyper spécialisation des domaines (médicaux, scientifiques et toutes natures) s'est perdu dans un puits sans fond, oubliant sa vocation : le bien de l'humanité. C'est bien d'être curieux, d'étudier pour comprendre , de vouloir évoluer rapidement. Mais cela ne devrait pas conduire à oublier les sens de ce qu'on l'on fait.
Pour remédier à ce travers, ça n’est pas simplement un être holistique, c’est un monde holistique qu’il va falloir considérer. C’est sans doute difficile et compliqué, c’est pourquoi il faut apprendre à « penser holistique ». Faire que les domaines spécialisés coopèrent avec plus de transersalité, que les chercheurs de l’infiniment petit s’allient à ceux de l’infiniment grand afin de réellement comprendre comment cet univers fonctionne dans sa globalité et comment en appliquer les lois à chaque microcosme que représente l’individu.