En toutes choses et circonstances il est utile de se remémorer l’état d’unité.
Cet état qui pour certains se référera à l’unité fœtale, pour d’autre à l’unité cosmique, ou encore silencieuse du Tao….
Pourquoi ? Parce qu’elle est vecteur du langage sans erreur. On peut savoir sans douter. C’est l’état d’avant Babel. L’état ou tous n’étant qu’un, on sait sans parler, on comprend sans syntaxe puisque l’on est l’autre.
Est-ce que cela n’est que de la philosophie éloignée du quotidien, du fourmillement, de l’action, de la réalisation obsessionnelle ?
Pas du tout. Cet état est immanent, permanent, si tant est qu’on l’appelle de nos vœux et qui peut s’appliquer à toutes choses. On peut l’expérimenter, avec des animaux, des personnes….
Cela signifierait-il que l’ego serait mauvais ?
Non plus… A chaque instant, chaque situation convient l’outil le meilleur.
Mais pour quoi faire ? Et comment faire ?
L’état d’unité permet d’entendre et de comprendre dans son être. Là où les mots les écrits sont extérieurs, l’état d’unité n’a plus d’extérieur ou d’intérieur. Il ne s’agit même plus de reliance mais proprement d’anamorphisme, ou de « champ morphique » comme l’appelle Rupert Sheldrake.
En se remémorant l’unité l’autre est nous et nous sommes l’autre. Ainsi peut-on savoir ce qu’il ressent, ce dont il a besoin, quelles sont ses peurs et ses aversions, puisque tout ceci se vit en nous au même instant qu’en lui. Fadaises ? absurdités ? quid de l’intrication quantique alors ?..... C’est pourtant une réalité, quand bien même nous ne la comprenons pas…. Pour l’instant….
Qu’est-ce qui fait que l’on oublie ?
La peur, de disparaître, de ne plus « être soi », de devenir soluble, non identifié. Mais non seulement la peur n’évite pas le danger mais elle le génère.
Et c’est ainsi qu’on ne comprend plus ses propres enfants, son patron, ses collaborateurs, son conjoint, son chien… Enfermé dans la croyance qu’être soi c’est ne pas être un autre… Mais si seulement on comprend que comme l’eau devient glace et redevient eau, on peut à loisir être séparé ou fondu, on comprend tout l’intérêt de l’unité. L’état d’unité se module à notre souffle. Le seul élément qui figerait c’est la peur.
Bien sûr, si on la nomme empathie, l’unité devient possible, presque accessible… pourvu qu’elle reste dans son cadre.
Mais si on veut bien élargir le cadre, voir même en sortir ! On découvre notre capacité polymorphe, et sa réversibilité. On peut ainsi l’appliquer à tout moment, et éviter les erreurs d’interprétation, la vision étroite, le flou des situations et des décisions, les analyses livresques, la « solitude du dirigeant » et bien d’autres affres. Pour cela il va falloir assouplir le carcan qui s’est rigidifié avec les années… le pétrir, l’humidifier pour qu’il retrouve sa transparence et sa porosité. Car comme un athérome, l’ego s’est sclérosé.
Et pour être bien terre à terre et que chacun comprenne bien, si l’état d’unité avait été appliqué, Gobee, par exemple, n’aurait jamais implanté son entreprise à Paris, ni nulle part en France d’ailleurs…
Alors c’est comme on veut. On peut continuer à avoir peur sans se le dire, à rester dans son cadre… Ou sortir de son carré d’herbe et aller voir si le chat de Schrödinger est mort ou vif ! Voir plus large ce qui en l’autre résonne en nous. Tout est à découvrir et à expérimenter !